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Instinct Animal
4 octobre 2009

Partie 3

***

Arisa fit un dernier geste pour dire au revoir à ses amies. Puis, au lieu de continuer sa route, resserra les bretelles de son sac à dos et se mit à courir dans la direction opposée. Cela aurait été plus rapide de galoper en tant qu’animal, mais elle était encore dans la ville… Il allait lui falloir se contenter de ses deux jambes et de son train d’escargot…

Pourtant… Pourtant l’air frais fouettait son visage, elle filait comme si elle était aussi légère qu’une plume et sans même se fatiguer. Les muscles de ses jambes lui répondaient comme ils n’avaient jamais répondus, la faisant bondir à chaque foulée beaucoup plus loin que d’habitude. Courir partout sous sa forme de loup l’avait musclée et elle ne s’en était même pas aperçue !

Mais à bien y réfléchir, il n’y avait pas que son endurance qui avait changé : ses cinq sens s’étaient développés et elle avait aussi gagné en force…

Elle s’arrêta devant le petit chemin où Mimiko et elle avait l’habitude de se promener et huma l’air. Il faisait presque totalement nuit, son téléphone vibrait de fureur dans la poche arrière de son sac et la température ne cessait de se rafraichir. Les odeurs ne lui apprirent rien de particulier, la trace de Mimiko était vieille.

S’enfonçant dans les herbes hautes, elle se dirigea vers les arbres tout en écoutant autour d’elle les bruits de la forêt. Un oiseau se posant sur une branche quelques mètres plus loin, arracha de l’écorce avec ses petites griffes. Un petit prédateur, peut être un renard, marchait avec précaution sur les feuilles mortes. Il devait sûrement être à la recherche du lièvre qui bondissait dans la plaine derrière. Un chien zigzaguait sur le chemin de terre qui la traversait.

Pas un son pouvant rappeler une immense bête noire…

Arisa rentra dans le bois et posa ses affaires dans son tronc habituel, éteignant son portable d’un geste vif et un peu agacé, bien qu’elle ne sut dire contre qui exactement elle l’était. Elle se déshabilla avec hâte, pressée d’éteindre ses incertitudes et enfila sa peau de loup.

S’ébrouant, la louve jeta un regard vers le ciel, triste de le découvrir entièrement caché par de sombres nuages. Point de lune à qui raconter ses tourments, point d’étoiles pour pleurer sa sœur disparue.

Elle avança dans les bois avec précaution, reniflant autour d’elle, cherchant avec acharnement la trace. Elle passa sa truffe sur chaque plante, sur chaque tronc se trouvant sur son passage. Plus d’une fois, elle fut déconcentrée par une odeur alléchante, la faim commençant à se faire sentir, mais elle se donnait des baffes mentales pour reprendre sa recherche. Puis n’y tenant plus, elle fendit sur la première musaraigne qui se tenait prés d’elle, espérant être bien caché sous ses feuilles. L’instinct avait précédé sa pensée, et un long moment, Arisa resta face à face avec le petit corps sans vie. D’un petit coup de patte elle s’en assura. Le rongeur ne broncha pas. Son cerveau était tenaillé entre la réaction humaine de dégout et la réaction animale d’envie. Cette chose était pleine de poil, ça ne devait vraiment pas être « agréable » d’en manger… Et puis sans couteau et sans fourchette, comment allait-elle faire ? Et puis c’était cru bordel…

Finalement, la louve affamée, perdue dans ses pensées, se fit piquer son repas par un renard qui le lui faucha sous ses yeux en un instant, tout en continuant à décamper.

Encore une fois le loup réagit bien avant Arisa et bondit sur ses quatre pattes en grognant pour corriger l’impudent. Cependant, le rouquin avait déjà disparut.

Arisa continua donc sa route et arriva pas loin du pré où la vache avait été tuée. Elle ne s’approcha pas car elle avait sentie l’odeur de deux gros chiens. Le fermier avait sans doute prit des précautions. La louve passa son chemin et rentra dans un nouveau morceau de forêt. Là où elle n’était encore jamais allée.

Elle commençait à être fatiguée et était déjà complètement découragée. En s’éloignant des sources de lumières, elle arrivait de moins en moins à voir son environnement. Les quelques animaux autour d’elle s’enfuyaient en sentant sa présence. Peut être que eux savaient où se trouvait la panthère ?

Une chouette passa au dessus d’elle dans un froissement d’aile.

Peut être pouvait-elle lancer un appel ?

Bien qu’elle ne l’eu jamais fait, une longue stridulation monta le long de sa gorge, tout naturellement, avant de se changer en un long et douloureux hurlement qui résonna autour d’elle. Ce son était magnifique… Elle ne s’était jamais crue capable de hurler aussi fort et aussi bien. Elle recommença parce que ça lui faisait du bien, puis encore et encore, évacuant sa colère, sa frustration et son chagrin.

Sans même se douter qu’à quelques mètres de là, les lumières s’allumaient dans les maisons du voisinage et  qu’en quelques instants, le commissariat local croula sous le nombre d’appel téléphonique mentionnant le mot : « loup ».

Lune

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Commentaires
A
...et pourquoi faudrait-il obligatoirement qu'il y ait une demoiselle en détresse? XD<br /> Mais bon, comme ça je colle bien au chibi que Mili a fait de moi pour le Fanzine ^^
M
Et ouiiii!!! C'est beau l'amitié XD!!!<br /> (oui je sais je suis chiante à faire la demoiselle en détresse, mais je me vois plus dans ce rôle que toi!)
A
... qu'est-ce que je ferais pas pour toi XD
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